BROKEN BRIDGES
Gaspard de Gouges
Exposition du 12 au 22 juillet 2023
Galerie le vent se lève, 51 quai de Bosc, 34200 Sète
Tous les jours de 15h à 19h et sur rendez-vous au 06 07 21 16 77
Gaspard de Gouges, photographe plasticien, présente à la galerie Le vent se lève de Sète, la série Broken Bridges, une allégorie de l’impasse migratoire actuelle. Ces morts en méditerranée sans sépultures font écho aux ponts brisés mis en scène par Gaspard de Gouges. Ponts métalliques, en pierre, en bois, toutes ces ruines symbolisent la mort et la rupture de liens qui furent jadis féconds entre les deux rives. Quand un pont est rompu, il perd sa fonction, tout comme cette mer qui ne relie plus.
Ces paysages maritimes photographiés sont mis en scène à l’aide de maquettes et d’un dispositif spéculaire original, en lumière naturelle, sans photomontage. Les photos prises dans le jardin atelier de l’artiste invitent à la rêverie et à l’introspection.
https://www.gasparddegouges.com
Les photos présentées ici sont prises en utilisant ce que la mer rejette sur la plage : textile, bois, ferraille, plastique. Ce projet photographique a une double vocation, politique et esthétique.
Politique d’abord afin de sensibiliser le spectateur sur le problème des migrants à travers la méditerranée.
Les flux migratoires apaisés tels qu’on a pu les connaître durant les trente glorieuses se sont transformés en impasse qui ont contraint des milliers de personnes à traverser la méditerranée au péril de leur vie, changeant Mare Nostrum en cimetière marin. Alors que le nombre de migrants traversant la méditerranée s’amenuise depuis 2015, le nombre de décès en mer augmente. Pour la seule année 2021, quelque 3.200 personnes ont été enregistrées comme mortes ou disparues en mer en Méditerranée. Il s’agit d’une augmentation de 40% par rapport à 2020 d’après le HCR. Ces morts sans sépultures qui hantent les vivants font écho aux ponts brisés mis en scène par Gaspard de Gouges.
Ponts métalliques, ponts de pierre, ponts de bois, toutes ces ruines symbolisent la mort et la rupture de liens qui furent jadis féconds entre les deux rives. Quand un pont est rompu, il perd sa fonction, tout comme cette mer qui ne relie plus. La ruine interroge sur la cause de son abandon et fait écho au sentiment de déréliction qu’éprouve le migrant avant de prendre la mer et en mer.
Le projet se veut également esthétique. Il s’agit de faire des images qui choquent, qui interrogent, qui déroutent. Le réel est souvent absurde et sans beauté. L’art lui donne un sens. L’art donne la beauté au réel qui en est privé, le reconstruit au sens propre du terme, par la mise en scène pour l’auréoler si possible de son éternité. Cette quête iconique contre la lâcheté, la facilité, la compromission, l’indifférence est en train de se faire. Les mises en scène de ces paysages marins se poursuivent avec des matériaux, des constructions, des lumières différentes.