Dans nos villes séjournent des personnes en demande d’asile, les migrants, invisibles ou mal perçus par une grande majorité de la population.

Concerné et bouleversé par les terribles événements qui jalonnent la vie de ces personnes déracinées, l’exigence d’aller à leurs rencontres m’est apparue évidente, le faire aussi au travers de ma pratique photographique m’a semblé logique.

Une ambition sous-tend ce travail photographique : donner une visibilité au sujet par une image et une parole intime loin des clichés journalistiques misérabilistes. Lors des prises de vue durant nos déambulations avec chacune d’entre elles dans les rues, les parcs de Nîmes, la personne était invitée à incarner un ressenti, un message, une histoire. J’ai tenté de saisir l’image de ces instants fragiles, fugaces.

Durant les ateliers d’écriture libre, souvent les mots peinaient à s’écrire car porteurs de souffrance contenue. L’occasion de se raconter, de dire avec pudeur retenue, le parcours d’une vie brisée, les espoirs d’un avenir meilleur devenaient libérateur. Ils furent aussi l’occasion de parler de cette ville, Nîmes, dans laquelle l’attente s’installe, s’allonge, du temps qui passe dans une angoisse quotidienne d’une nouvelle attendue et redoutée.

Fabrice SPICA

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